À l’approche de la fin de l’année 2024, le Bénin se prépare à établir un bilan précis de son portefeuille de la dette publique. Engagé dans une démarche de développement économique, le pays affiche un profil de remboursement qui mérite d’être examiné de près, tant pour ses implications financières que pour son impact sur la croissance économique. Ce remboursement est projeté à 2044, soit encore 20 années d’exercice budgétaire.
Le Bénin rembourserait la quasi-totalité de sa dette publique en 2044 si le pays ne s’est plus endetté après le 31 décembre 2024. Le point culminant de ce service de la dette est observé en 2027 avec environ 650 milliards de FCFA de dette publique à rembourser. Ainsi se présente le Profil de remboursement du portefeuille de sa dette publique à fin 2024 élaboré par la Caisse Autonome de Gestion de la Dette (Cagd). Les détails du service de la dette du pays sont contenus dans la dernière version du document intitulé « Document de stratégie de gestion de la dette à moyen terme 2025-2029» de cette caisse.
Une dette en augmentation
Le Bénin a connu une hausse de son niveau d’endettement au cours des dernières années, en conséquence d’un recours accru aux emprunts pour financer divers projets d’infrastructure et des programmes sociaux. Même si l’encours de cette dette publique rapporté au Produit intérieur brut (Pib) a légèrement baissé de 0,8 point de pourcentage, passant de 54,5% en 2023 à 53,7% en 2024. À la fin de 2024 en effet, le Total des Dettes Publiques (Tdp) du pays est évalué autour de 53% du Pib, un chiffre qui suscite des préoccupations quant à la durabilité de la dette, mais qui reste en dessous des seuils critiques fixés par les institutions financières internationales.
Le gouvernement béninois, sous la direction du Ministère de l’Économie et des Finances, a mis en œuvre des mesures pour garantir un remboursement sûr et efficace de ses engagements. Au cours de cette année budgétaire, par exemple, le Trésor public va rembourser environ 600 milliards de FCFA tant en FCFA qu’en devise étrangère, renseigne le service de la dette de la Cagd. Le portefeuille de la dette est composé à la fois de dettes internes et externes, avec une forte proportion engagée dans le financement d’infrastructures, notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation et des transports. Pour 2026, le calendrier de remboursement des dettes se montre relativement équilibré, avec des échéances soigneusement étalées.
Les paiements prévus pour l’année s’élèvent à environ 550 milliards de FCFA, dont une portion significative proviendra des recettes fiscales accrues grâce aux réformes fiscales en cours. Cela devrait permettre de couvrir les obligations sans compromettre les investissements nécessaires au développement du pays. Le pic du remboursement au cours de la période sous revue est programmé pour 2027, où le pays va rembourser environ 650 milliards de FCFA. Les prévisions indiquent un taux de croissance du Pib d’environ 6,5% pour 2025, ce qui est prometteur pour la capacité du pays à honorer ses engagements financiers.
Faible risque de taux d’intérêt
Cependant, des risques subsistent, notamment en raison des fluctuations des prix des matières premières et des impacts économiques globaux. Les hausses potentielles des taux d’intérêt sur le marché international ne pourront pas affecter le service de la dette, rassure la Dg-Cagd. « Une augmentation inattendue des taux d’intérêt variable ne mettra pas le service de la dette sous pression du fait que 97,6% de la dette publique est contractée à des taux fixes », rapporte le document de stratégie de gestion de la dette à moyen terme (Sdmt) 2025-2029 de la Caisse. Le profil de remboursement de la dette publique du Bénin à fin 2024 est le reflet d’une gestion proactive, mais il est crucial que les autorités continuent d’améliorer la transparence et la gestion des finances publiques.
Le succès de ces efforts dépendra non seulement des performances économiques internes, mais aussi de la capacité du gouvernement à naviguer dans un environnement économique mondial en constante évolution. La réalisation de ces objectifs permettra au Bénin de maintenir un chemin stable vers la croissance, tout en assurant la viabilité de sa dette à long terme.