Après une longue attente, le Parlement irakien a enfin voté sa loi de finances publiques, marquant un tournant historique pour le pays. Doté d’un montant record de 153 milliards de dollars, ce budget vise à stabiliser l’économie irakienne après une année et demie de paralysie budgétaire. Cependant, malgré cette avancée significative, les divisions politiques persistent et soulèvent des inquiétudes quant à la mise en Å“uvre et à la pérennité de ce budget.
Après une période prolongée d’instabilité budgétaire, le vote de la loi de finances publiques a été accueilli avec enthousiasme par de nombreux Irakiens, qui espèrent que ce budget historiquement élevé contribuera à stimuler l’économie et à améliorer les conditions de vie de la population. Toutefois, les débats houleux qui ont précédé ce vote démontrent l’ampleur des défis auxquels le pays est confronté pour parvenir à un consensus politique solide.
Les négociations autour de cette loi budgétaire ont été exceptionnellement longues, en raison notamment de la compétition acharnée pour la répartition des fonds. Les divisions au sein de plusieurs partis politiques et mouvements ont rendu les négociations plus complexes, révélant ainsi les tensions existantes au sein du Parlement irakien.
Une des principales sources de désaccord concerne le Kurdistan autonome, qui bénéficie d’une allocation budgétaire de près de 13%. Toutefois, les conditions imposées par le gouvernement fédéral, qui renforce son contrôle sur les dépenses de la région, ont suscité de vives réactions. Cette mesure risque de restreindre l’autonomie du gouvernement du Kurdistan, mettant ainsi en péril l’équilibre fragile entre le gouvernement central et les régions autonomes.
Malgré l’optimisme entourant l’adoption de ce budget ambitieux, les observateurs restent prudents quant à sa mise en Å“uvre et à sa stabilité à long terme. Le texte prévoit un déficit annuel de près de 49 milliards de dollars, basé sur un prix du baril de pétrole d’environ 70 dollars. Cependant, compte tenu de la volatilité des prix du pétrole sur le marché international, une baisse brutale pourrait plonger l’Irak dans une situation financière catastrophique, compromettant ainsi la réalisation des objectifs fixés par ce budget.